vendredi 25 juillet 2008

Fermeture estivale


Scopitone du bar de la plage

Constance Verluca : Les Trois Copains

dimanche 20 juillet 2008

Black à part

Il y a un an et demi, frustrée de sombrer dans l'oubli médiatique, l'association SOS Racisme se devait de redorer son blason et renflouer ses caisses en dénichant la moindre ambiguïté syntaxique présente au sein de quelque annonce d'offre d'emploi, émanant de préférence d'une entreprise au bilan fructueux.
Fort heureusement pour ces justiciers cultivateurs de différences ethniques, l'ignoble Mickey Mouse a répondu présent, en ayant l'outrecuidance de proposer des postes basés en France à des candidats de "nationalité européenne".
Je me souviens avoir été moi-même confronté à cette terrible "injustice", lorsque j'avais sollicité un emploi auprès d'une importante compagnie canadienne, il y a quelques années. On m'avait alors poliment répondu que les postes que je briguais ne seraient dans l'immédiat pourvus que par des graphistes nord-américains - principalement canadiens - pour des raisons économiques particulièrement évidentes à ce moment-là, et personne n'est venu défiler devant moi en arborant un badge "Touche pas à mon poste".

Bref, honte sur moi, je n'ai jamais réussi à débusquer la moindre absurdité dans l'annonce en question, si ce n'est dans les élucubrations vengeresses qui en ont découlé.
L'intitulé mentionne en effet clairement le terme "nationalité", et non "type".
(France Info)

Cela étant, depuis quelques semaines, il est possible d'apercevoir sur nos petits écrans une campagne de prévention axée sur l'usage du préservatif, illustrée par un vidéoclip musical interprété par Jacky Brown et Lady Sweetie, intitulé "N'y pense même pas", traité sur un ton en théorie humoristique.
On y découvre une brochette de mâles aussi fortement pourvus en mélanosomes qu'en testostérone, ne pensant visiblement qu'à secouer leur légendaire organe à l'intérieur de jeunes femmes innocentes en proie à des secousses convulsives au niveau de leur arrière-train joliment rebondi et saucissonné dans de minuscules vêtements vraisemblablement empruntés à leur petite sœur prépubère.
Si l'attitude des demoiselles précitées peut éventuellement s'expliquer par quelque problème de rétention urinaire et l'incapacité de renouveler leur garde-robe en raison de l'inflation galopante, il en résulte toutefois qu'aux yeux du spectateur lambda, le message est quant à lui fort clair : Les hommes de couleur noire ne sont que de sombres obsédés se moquant éperdument d'éventuels risques liés à leur appétit libidinal féroce. Le même spectateur conclura par conséquent que c'était bien la peine de pousser prématurément Pascal Sevran dans la tombe en raison de ses propos poétiquement imagés dénonçant les coutumes sexuelles du peuple africain.

Seulement voilà : à priori, ce type de communication étroitement ciblée n'intéresse nullement les fiers guérilleros de SOS Racisme.
Il doit être en effet spécifié dans les statuts de l'association que seules les personnes de "type européen" sont suffisamment solvables pour assurer la pérennité de leur combat rétrograde.

mercredi 16 juillet 2008

Cap hilare

Alors que près d'un milliard d'êtres humains souffre aujourd'hui de malnutrition, il convient pour nous, fiers pays riches et surproducteurs de biens de consommation, de recycler intelligemment et déontologiquement tout surplus alimentaire normalement destiné à la destruction, comme l'exigent irrémédiablement les rigoristes textes de la Santé publique en cas de dépassement de la DLC.
Il ne s'agit pas uniquement d'éviter ainsi tout risque de développement de nos anticorps, mais bien de laver salutairement notre majestueuse conscience de tout superflu sentiment de culpabilité, dont la durée de vie est quant à elle quelque peu indéterminée.
Fort heureusement, pour le salut de nos âmes à peine périmées, il existe au sein des multinationales de performants départements marketing qui redoublent d'efforts et rivalisent d'ingéniosité pour nous vanter certains produits cosmétiques toujours davantage innovants en matière de reconversion nutritive.
C'est ainsi qu'il nous est possible par exemple de dénicher à l'heure actuelle sur le marché une alléchante gamme de shampoings à base de cacao, de gelée royale, d'huile de germe de blé, de lait de chèvre, de carotte, d'ananas... etc.

Aussi, faisons fi de notre légendaire égocentrisme, chers compatriotes nantis, et dispensons cet avisé conseil à nos voisins pauvres à l'estomac démuni d'apports énergétiques réguliers :

pour être en bonne santé, mangez nos cheveux.

N'oublions toutefois pas d'inciter nos convives à respecter le principe d'ingestion de cinq mèches de cheveux par jour, à heures fixes ; on ne plaisante pas avec le Programme National Nutrition Santé, tout de même.


Illustration : Vertumnes - Giuseppe Arcimboldo

jeudi 10 juillet 2008

La fin des haricots

Il y a tout juste une semaine, la Main baladeuse de Dieu s'est agitée frénétiquement au-dessus de la ville de Rennes pendant une poignée de minutes, activité suprêmement masturbatoire s'il en est, vulgairement nommée "orage grêligène" par les oracles hasardeux de la Pythie Météo France.
Cette courte et divine plaisanterie m'a cruellement fait prendre conscience de la fragilité de la Vie : le petit jardin potager dont je vous narrais fièrement la croissance arrogante sur ma modeste terrasse citadine a vécu son propre Fahrenheit 9/11, dont je ne fus que l'unique témoin. Ne disposant à ce moment précis du moindre casque de firefighter estampillé FDNY afin de braver cette soudaine chute de blocs de glace, j'ai dû douloureusement assister, impuissant, au génocide de ma progéniture végétale.

De cette funeste mésaventure, il existait forcément une morale à extraire.
Afin d'y méditer, je me suis alors servi un grand verre de vodka et allumé une cigarette.
Autant en effet profiter des rares plaisirs subsistants, surtout lorsque les glaçons sont abondants et gratuits, n'est-ce pas...