samedi 21 juin 2008

Billet vert

Dans l'honorable intention de lever le voile sur cette récente hibernation printanière, il me faut vous révéler qu'à force de voir rouge à chaque toquade imbécile du ministère de la santé, j'ai brusquement décidé de me mettre au vert, afin d'une part de changer de carrefour, et d'autre part de constater que la qualité de l'herbe était indéniablement supérieure chez nos voisins.

Cette aventure a donc débuté par un beau jour de printemps, au cours duquel, inspiré par je ne sais quelle sournoise fée Nature & Bio, je me suis surpris à badigeonner respectivement mon visage et mon balcon d'argile et de terreau, ces audacieux déploiements jardiniers m'ayant néanmoins incontestablement rappelé mes préalables battues militaires dans une nature parfois si hostile et fangeuse que j'aurais préféré à l'époque être armé d'une bétonnière plutôt que d'un Fusil d'Assaut de la Manufacture d'Armes de Saint-Étienne.
Force est de constater que plus l'on avance en âge, plus l'on se sent concerné par le vert.
Je ne vous ferai toutefois pas le plaisir futile de verbiager autour d'évidentes dérives homophoniques liées à cette dernière observation. Cela dit, de verbiager à potager, il n'y a qu'une racine.
C'est la raison pour laquelle ma grande terrasse jusqu'alors désertée - qui ne recueillait timidement que d'innocentes et onéreuses particules de kérosène abandonnées par quelque adepte imbécile de l'acrobatie aérienne s'appropriant chaque dimanche mon espace céleste - héberge désormais une importante famille légumière, dont je ferai inévitablement et prochainement partie si je continue à négliger ma plume de la sorte.

Je vous promets donc de dorénavant vous dresser régulièrement le bilan de chacune de mes cultures citadines, et de vous arroser fièrement de glorieux clichés photographiques vantant le volume de mes radis et la hauteur de mon haricot.
Quels efforts ne ferait-on pas pour une belle plante, n'est-ce pas.

Documentation complémentaire :
Savoir revivre (de Jacques Massacrier, publié chez Albin Michel - 1973)

16 commentaires:

  1. Malheureusement, je n’ai plus de place sur mon petit balcon pour faire pousser des fruits et légumes oh ! combien indispensables à notre santé, mon balcon étant déjà rempli par des plantes vertes à feuilles plus ou moins persistantes (no problem en hiver, en revanche en été... sacrés insectes qui sont devenus résistants à tout et qui me bouffent mes feuilles).

    Je me suis donc tournée vers la fabrication de bière maison. Malheureusement, je n’ai pas de cave...

    Sinon, j’aurais bien aimé partager nos expériences de radis et houblon autour d’un dîner élaboré avec des produits maison.

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  2. "Le bon plan": fait soif! c'est malin, cm!
    Si on n'a pas de place chez soi, normal si l'on en croit les ustensiles sensiblement utiles (pour la terrasse de jarod, peut être?), vous pourrez toujours vous tourner vers la c'est pas rue des Canettes pour goûter aux bières maison chez O'Neil... C'est pas rue de la pompe, mais presque?
    Bien contente d'avoir de vos bonnes nouvelles, mister l'écolo, présumant que si vous avez réussi à vous emparer enfin de votre terrasse, c'est que la motivation fut forte: vos belles plantes sont je pense naturellement prohibées par la loi (non? ah bon?). Ou peut-être ne sont-elles vertes que par leur jeunesse de tendres pousses plus que par leur qualités de plantes vertes? Je n'ose penser que vous les traiteriez alors de simples légumes. Non, peut-être est-ce donc vrai? Jarod jardinier?
    Quelle Eve vous a attiré dans ce paradis des oisifs pour des occupations qui le sont moins?
    Soupir: vos vertes années, cultivez-les avec amour!

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  3. @CM

    Voilà qui est amusant ; figurez-vous, ma chère, que je planche moi-même à l'heure actuelle sur la fabrication d'un alambic afin de distiller mes surplus légumiers. Un alcool constitué de 5 fruits et légumes est forcément agréé par le ministère de la santé... non ?
    Je vous laisse donc préparer la salade pendant que je remplis nos verres.

    @Fleur

    Dans un grand élan de générosité, quitte à heurter pour un temps votre imagination fertile et afin de dissiper tout éventuel malentendu quant à mes saines motivations, je vous ai fait l'honneur d'ajouter un cliché de type démonstratif dudit balcon au sein de cet article.
    Ne me remerciez pas ; c'est tout naturel.
    Et je vous promets de vous mettre quelques tomates de côté ; vous pouvez me faire confiance.

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  4. Les deux, mon capitaine : l'iceberg pour rafraîchir le schnaps, et la roquette pour éloigner les intrus.
    On ne sortira la romaine qu'en cas d'orgie.

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  5. Roquette et mâche, mon mélange préféré, ouah, ce sera un plaisir de se faire servir de la salade fraîche, avec de belles tomates assaisonnées comme on aime assis sur une terrasse à l'ombre d'un parasol fait de belles feuilles de cann... euh, c'est pas un début de ça, 3e pot à partir de la gauche, en bas? (je suis incorrigible, jarod, désolée)
    Vous avez bien fait de mettre une photo, je ne vous croyais qu'à peine! Qu'a-t-on fait à notre Jarod qui aimait les choses peu saines??? Rescapé d'un scud? Baigné par la descente impromptue d'une sainte inconnue? ma langue au chat!!!

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  6. Ici, dans la France profonde, j'essais dans le lardin avec des pommes de terre, des carrottes, des oignons, des airelles et des framboises. Pas mal eh?

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  7. Bon Jarod, préparez-moi donc quelque assiette de crudités "maison", pendant que je me prélasse tranquillement sur votre canapé, un verre de vodka à la main, le temps de pose d'un masque à l'argile... même un peu plus... Chacun son tour !

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  8. Dites, Fleur, vous seriez-vous métamorphosée en chien policier virtuel pour dorénavant renifler le pixel ? En pure perte, hélas.
    Inutile également de léguer votre langue bien pendue au moindre félin ; mes productions exclusivement légumières ne m'ont été inspirées par aucune apparition divine...
    Mais soyez toutefois rassurée : ma consommation d'alcool, de tabac et de filles de mauvaise vie est sensiblement restée la même.

    Special green award pour Paul qui respecte scrupuleusement le principe des 5 fruits et légumes par jour et des 5 cigarettes par heure.
    Rassurez-moi quand même : vous vouliez dire jardin, et non larbin, n'est-ce pas...? Sachez en effet que les chèques emploi-service ne permettent pas encore ce type de débordements avec le petit personnel.

    Quant à vous, miss Parker, entendez-vous par "chacun son tour" que j'ai moi-même autrefois abusé de votre canapé et de votre vodka ?
    Eclairez-donc ma lanterne ; la liste de mes méfaits est nettement plus longue que ma mémoire, à ce jour.
    (Et soyez la bienvenue dans le Bistrot des Epinards !)

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  9. Whoops [I]jardin, bien-sûr[I/]

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  10. Les carottes sont cuites... ( + interférences)...je répète: Les carottes sont cuites!

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  11. Je serais presque déçue, jarod (quoi? pas de plante de mauvaise vie dans votre jardinière! remarquez, j'ai tjs un peu confondu certaines espèces avec des feuilles d'érable, par exemple, myopie oblige)... Mais je note tout de même que la trilogie habituelle n'est pas entamée, ouf!
    Ai pouffé, sinon, en me demandant si Paul avait voulu parler de lardon(s) dans son jardin: ça en ferait une grande salade!
    Dommage, plus de neige pour embellir vos photos, paul, vous ne ragez pas de voir ce trop beau temps sur nos contrées?

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  12. Lola, c'est pas fini de nous replonger dans les années quarante?
    je préfèrerais, bien qu'on ne puisse mettre la musique en salade, même si parfois on nous vend des salades musicales: "Les sanglots longs/Des violons/De l'automne/Blessent mon cœur/D'une langueur monotone" et sans friture sur la ligne (légumes vapeur seront de circonstance donc désormais chez jarod? normal, on est tous abonnés aux épinards depuis un moment...)

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  13. @Fleur: "Lardons" "Jardins"? Comme Jarod & CM savent bien, pas de difference pour moi!

    Les photos? J'ai eu un peu de difficulté avec mon petit appareil (le camera bien-sûr!) peut-être bientôt.

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  14. Lola, à première vue, je dirais que c'est plutôt vous qui êtes cuite.
    Mais dois-je également le répéter ?

    Désolé, Fleur, la seule mauvaise herbe qui traîne sur ce balcon, c'est moi.
    Quoi qu'il en soit, je vous décerne l'Epinard d'Or du commentaire vaporeux.

    Paul, please put a couple of potatoes aside; it could be useful to distil smooth vodka.
    Or lodka, at your convenience.

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  15. Vous permettrez que je prenne l'or et laisse l'épinard à Midas, Crésus vous en remerciera...
    Quant aux vapeurs, je ne vois que celles provoquées par la chaleur ensoleillée de ce samedi de juin.
    Besoin d'aller chercher des tomates, tiens, si ce n'est à la terrasse, au marché du coin irai en chasse!

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