jeudi 10 juillet 2008

La fin des haricots

Il y a tout juste une semaine, la Main baladeuse de Dieu s'est agitée frénétiquement au-dessus de la ville de Rennes pendant une poignée de minutes, activité suprêmement masturbatoire s'il en est, vulgairement nommée "orage grêligène" par les oracles hasardeux de la Pythie Météo France.
Cette courte et divine plaisanterie m'a cruellement fait prendre conscience de la fragilité de la Vie : le petit jardin potager dont je vous narrais fièrement la croissance arrogante sur ma modeste terrasse citadine a vécu son propre Fahrenheit 9/11, dont je ne fus que l'unique témoin. Ne disposant à ce moment précis du moindre casque de firefighter estampillé FDNY afin de braver cette soudaine chute de blocs de glace, j'ai dû douloureusement assister, impuissant, au génocide de ma progéniture végétale.

De cette funeste mésaventure, il existait forcément une morale à extraire.
Afin d'y méditer, je me suis alors servi un grand verre de vodka et allumé une cigarette.
Autant en effet profiter des rares plaisirs subsistants, surtout lorsque les glaçons sont abondants et gratuits, n'est-ce pas...

8 commentaires:

  1. Je suis toute retournée par ces images apocalyptiques!

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  2. paix à l'âme des petites plantes que vous n'avez pas su protéger, monsieur l'Irresponsable!!! Quoi! mettre la responsabilité sur l'inéluctable indifférence voire cruauté de dieu (pas de majuscule et c'est exprès, non mais) et de sa météo, quel culot!!! Méditons méditons (hips, whisky en guise de bréviaire) sur la fragilité des bioentités dont nous faisons partie itou!

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  3. "Afin d'y méditer, je me suis alors servi un grand verre de vodka et allumé une cigarette."

    Je crains que dans cette situation il n’y ait pas grand chose d’autre à faire. Je compatis – avec une bière dans une main et une cigarette dans l’autre...

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  4. Lola, votre compassion me touche beaucoup, même si certaines mauvaises langues m'ont sussuré que vous aviez la faculté de vous retourner pour moins que ça.

    Fleur, permettez-moi de vous dire que si j'étais Dieu, je vous aurais déjà coupé la tige depuis longtemps. Heureusement pour vous, je ne suis qu'un homme, et je me contenterai de vous tailler les oreilles en pointe.

    ichandrae, sachez que j'apprécie pleinement vos interventions en 4 actes.
    Laissez-moi juste faire cette légère mise au point : mes propos religieux tiennent davantage du blasphème que du sacrilège.
    La nuance éthymologique est relativement simple, et je vous le démontre par l'exemple suivant :
    - Manger un pancake sans sirop d'érable est un sacrilège.
    - Assimiler un pancake à une crêpe bretonne est un blasphème.
    Je suis certain que vous aurez saisi la nuance.

    CM, ne bougez surtout pas ; nous allons ainsi pouvoir expérimenter pianissimo un cancer à quatre mains.

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  5. Et l'expression " Je vais vous en retourner une", vous la connaissez?

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  6. Ah, mister notre hôte de ce blog, en fait de tige, et pour ne pas rester du coup au ras des paquerettes, je vous rappelle que vous pouvez m'interdire d'user de ma plume, ça raccourcira d'autant l'usage de mlle Fleur en vos contrées, si elle vous embête par trop (tiens, c'est grisant de parler de soi à la 3e personne: je suis bonne pour l'asile, vous croyez? quelle schizo je vais faire!)

    Vous avez mis le doigt sur l'essentiel, Jarod: vous n'êtes qu'un homme... ce qui d'une certaine façon donne la réponse à la question qui suit: quant à l'être humain qui réussira à me tailler les oreilles en pointe, est-il seulement né? (et je suis très lucide quant à la modestie chancelante de ma dernière provocation...)
    Bonne deuxième quinzaine de juillet!

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  7. Madame Fleur, rassurez-vous : JE suis schizophrène ; vous n'êtes humblement que paranoïaque (état que je reconnais d'ailleurs adorer cultiver lors de vos passages en ces lieux).
    Quant à cette deuxième quinzaine de juillet, je ne suis pas certain de bien cerner l'engouement qu'elle est supposée susciter. Merci de bien vouloir renouveler l'expérience avec les mois finissant par "bre".

    ichandrae, vous avez vu juste : j'ai en effet terriblement souffert de la perte de mes expérimentations végétales. D'ailleurs, comme le disait si bien Pierre Desproges : "Et si je poussais une longue plainte déchirante pudiquement cachée sous la morsure cinglante de mon humour ravageur ?"
    Mais soyez assurée que si madame Fleur se moque bien de mes récents tourments, je ne serai pas rancunier et promets de lui faire parvenir quelques haricots survivants (non, ne cherchez pas la métaphore, cette fois-ci...).
    C'est donc avec un immense plaisir que je vous nomme diplomate et garde du corps du Bistrot des Epinards.

    Lola, vous êtes cordialement invitée à venir vous battre dans la boue, vous aussi.
    Et de préférence en tenue légère, s'il vous plaît ; c'est l'été.

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  8. Je ne me moque de vous que pour vous rendre plus vivant, jardinier de notre blog, car je vous imagine préférant, dans votre bistrot des épinards, le cuir et le fouet (voire le bac à boue en compagnie de Lola) plutôt que, bluette à la corde vocale et bleuet à la boutonnière, tenancier de courrier du coeur à la sauce Arlequin.
    Quant à vos haricots, qu'iraient penser vos lecteurs si, dépassant ma parano, je les acceptais en toute bonne innocence? hum?

    Quant au mois que vous préférez peut-être: celui de la rentrée?
    qui semble avoir du succès auprès des intellos?
    Vous aimez la douce nostalgie? ou la nostalgie rythmée?

    Pour les prochaines autres moitiés finissantes de mois, voir au prochain numéro si l'inspiration m'en vient...

    Bon courage (alors) pour cette dernière semaine (sans anti-juilletisme primaire)!

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