mercredi 27 avril 2011

Reconversion originale

Chers amis environnementalistes et brillants chercheurs zélés, vous en conviendrez : s'engager dans un ardent combat pour la sauvegarde de la planète et la préservation des tubes néon est dorénavant notre absolue priorité. Aussi, confions le rébarbatif tri des pots de yaourts à la masse populaire hantée par son taux de cholestérol pour nous concentrer activement sur l'invention de nouvelles sources d'énergie.

Il est toutefois inutile de tergiverser ; en France, comme en Europe de manière générale, nous pouvons aujourd'hui aisément effectuer le constat suivant : la disparition des combustibles fossiles est rigoureusement proportionnelle à la réhabilitation des comportements incongrus à tendance moyenâgeuse.
Il nous suffit donc tout simplement de repérer dans notre environnement urbain lesdits comportements envahissant futilement l'espace public pour leur affecter une insoupçonnée praticité écologique.
C'est pourquoi, chers électeurs potentiels, je me permets de vous exposer fièrement ci-après mes propres propositions pour un avenir meilleur et pastoral :

- la prière de rue photovoltaïque ; en appliquant astucieusement un panneau photo-émetteur sur le fessier de tout illuminé religieux extra-muros, nous serons en mesure de récupérer chaque vendredi un précieux kilowatt-heure d'énergie solaire brute au mètre carré.

- le niqab éolien ; judicieusement amarrées à un arbre rotatif fixé au sommet de chaque minaret, les farouches porteuses de voilures épaisses pourront dorénavant s'exposer à leur guise, tout en tournoyant de manière récréative dans le sens du prophète, avec la promesse d'une production de près d'un mégawatt en période d'Aïd-el-Kebir.

Et nous saluerons ainsi comme il se doit cet inespéré retour du Siècle des Lumières.

jeudi 21 avril 2011

Porc de plaisance

Croyez-le ou non, chers amis athéistes ou généreusement polythéistes, il m'arrive fréquemment d'exercer ma curiosité sur ces fondements absurdes du monothéisme qui nous excommunient au plus haut point. Penchons-nous par exemple sur le cas de la religion musulmane - dont nous n'entendons hélas que trop peu parler dans nos journaux télévisés halal - et son aversion légendaire pour la gent porcine.

Selon M. Ahmed Mahfoud, professeur de religion islamique, "la consommation du porc a été écartée pour des raisons scientifiques et d'hygiène".
Quelle mauvaise foi, tout de même.
Toute notion scientifique me semblant rigoureusement inconciliable avec la moindre religion, attardons-nous plutôt sur ces fantaisistes considérations sanitaires.
Prenons donc un mouton quelconque - dont le gosier est religieusement compatible avec la coutellerie Laguiole - et plaçons-le échine à échine avec un aimable cochon.
Visuellement, de prime abord, toute tentative de comparaison reviendrait à rechercher en vain le moindre point commun entre Monsieur Propre et Michel Berger soumis à quelques jours de camping à la Tranche-sur-Mer. En effet, comment - hors contexte lié aux années soixante-dix - peut-on raisonnablement vouer sa confiance et son carnet de santé à cette créature ovine à la tignasse frisée, revêche et bien souvent teigneuse ?
Notre sympathique suidé, de son côté, saura affirmer une indiscutable prestance et arborer fièrement son bel épiderme, dont il prend régulièrement soin au spa de la ferme de Martine, avant de se livrer à de folles glissades, une nuit entière durant, dans les draps satinés de George Clooney.
Cela dénote irrémédiablement raffinement, bonne santé, et propreté, si je ne m'abuse.
Le mouton, quant à lui, n'aura d'autre choix que d'être repeint à la bombe par la famille Benetton, le recours à cet odieux subterfuge représentant l'unique remède pour éveiller la moindre complaisance chez l'être humain frileux.
Souvenez-vous également : bien que feignant un agacement passager, Antoine de Saint-Exupéry lui-même enferma l'infâme ovidé dans une grossière boîte trouée pour des raisons purement hygiéniques, le Petit Prince n'étant pas à jour avec ses vaccins.
D'ailleurs, à ce sujet, le mouton a rarement inspiré la littérature imagée, et je défie quiconque de me dénicher dans la prochaine minute une œuvre incontournable intitulée, au choix, le Vilain Petit Mouton, le Mouton de M. Seguin, ou encore le Mouton Botté.
A contrario, si l'on s'attarde un tant soit peu sur la formidable épopée des 3 Petits Cochons, on décèle rapidement cette représentation succincte mais ô combien métaphorique de la diversité française : le flemmard assisté, le néo-bobo, et l'actionnaire du groupe Bouygues.
Aussi, la horde des détracteurs de notre précieux verrat rosé ne peut être vulgairement constituée que de moutons de Panurge.
Cochon qui s'en dédit.

mercredi 20 avril 2011

Etat de choc

Chers consommateurs éclairés voire actuellement radioactifs, vous me voyez ravi d'effectuer un retour en ces lieux accompagné de magnifiques rayonnements solaires et d'une information tout aussi ultraviolette.
En effet, depuis l'aube, chaque paquet de cigarettes vendu devant obligatoirement être orné de quelque image à vocation plus traumatisante que pédagogique, il me fallait saluer comme il se doit cette prodigieuse nouvelle fumisterie liée à cet éternel, obsessionnel, et dorénavant semestriel mémorial tabagique.

Bien qu'ayant délicieusement frémi dans un premier temps, comme tout quadragénaire nostalgique de cette douce époque où l'on s'échangeait frénétiquement de précieuses images Panini (avant d'acquérir quelques années plus tard chez le même revendeur de non moins précieux paquets de Camel à moins de 7 francs nouveaux), l'une des illustrations en question m'a littéralement glacé d'effroi.
Je parle bien sûr de cette étrange représentation du cancer du larynx.
Si, au premier regard, on est littéralement captivé par ce chatoyant œdème aux formes malicieuses, évoquant ça et là un genre d'agglomérat érotique de personnages de la série animée Barbapapa, on s'aperçoit subitement qu'au-dessus de celui-ci trône... une ignoble moustache.
Personnellement, je n'avais à ce jour éprouvé une telle aversion que face à l'excellente série américaine Breaking Bad, dont le principal protagoniste - un non-fumeur ayant eu l'outrecuidance d'être atteint d'un cancer du poumon - exhibe allégrement une lèvre supérieure empanachée d'une rangée de poils à la rousseur obsédante et belliqueuse.
Celle dont je vous parle aujourd'hui est toutefois bien pire, allant même jusqu'à évoquer les réveils douloureux d'Emiliano Zapata après quelque soirée exagérément arrosée au Mezcal.
Force est de constater que, probablement suite aux imbroglios judiciaires dont est victime notre compatriote Florence Cassez, une toute nouvelle stigmatisation vient de voir le jour en France : celle des Mexicains.
Olé.