mardi 10 mai 2011

Quand la bergère s'entête

Chers amateurs de faits divers à sensation ou d'imagerie pieuse sanguinolente, permettez-moi de vous offrir en ce jour de Sainte Solange quelques lignes de divertissement historique, sous la forme d'une inestimable perle cultuelle issue des trésors du catholicisme français.

Au IX° siècle, bien avant la naissance de la plus célèbre rosière de l'Histoire de France, vivait dans le Berry une jeune et jolie bergère, que seule la grâce avait l'autorisation de toucher pendant ses innocentes gambades à travers les prairies.
Cette chaste bergère répondait au céleste et doux nom de Solange à l'heure de la soupe. Quand elle ne répondait pas, cela signifiait simplement qu'elle était occupée à s'entretenir avec son maître divin, qu'il était évidemment interdit d'interrompre sous peine de châtiment climatique.
Leurs discussions pouvaient d'ailleurs s'éterniser jusqu'à la tombée de la nuit : dans son infinie sagesse, son interlocuteur tout-puissant avait muni la jouvencelle d'un astre lumineux flottant au-dessus de la tête, ce qui n'impressionna finalement jamais son père, davantage préoccupé par la santé de ses moutons que par cette providentielle source d'éclairage.
De plus, dotée de pouvoirs suprêmes et non découragée par les heures supplémentaires, la belle Solange occupait son temps libre à guérir ça et là tout individu souffrant de terribles infirmités, ce qui mit probablement en péril la profession médicale berruyère toute entière. Enfin, avant de rejoindre sa couche, notre intrépide Buffy des pâturages s'octroyait régulièrement quelque chasse aux démons à grand renfort de houlettes sacrées.
Il n'y avait, somme toute, pas de quoi enfoncer un pieux, à l'époque.

Cela étant, c'est au cours d'une agréable journée de mai 878 que Bernard de Gothie, fils du comte de Poitiers, ayant décidé d'agiter son glaive sous la carotide de quelque gibier des terres de Villemont, croisa le chemin de notre majestueuse bergère étoilée. Subjugué par la beauté lumineuse de la jeunette et brusquement incommodé par une irrépressible érection, Bernard s'empressa de demander la divine demoiselle en mariage.
Celle-ci refusa toutefois obstinément ses avances, ayant fait le vœu - fort louable - de n'être exclusivement tripotée que par la main de Dieu. Cette entêtée résistance n'eut d'autre effet que d'attiser le courroux du prompt Bernard, qui se mit en tête de trancher celle de la jeune effrontée sur-le-champ, afin de la punir définitivement de cette offense. Puis il s'en alla noyer cette infinie vexation dans la taverne et le conduit utérin les plus proches.

Si cette cruelle fable nous démontre l'évidente imposture de Jeannette de Domrémy quelques siècles plus tard, elle nous rappelle également la profusion des actes délictueux à l'encontre des femmes du premier millénaire ainsi que l'ordinaire utilisation intempestive des armes blanches en ces temps incertains.
Fort heureusement, dans nos prolifiques contrées verdoyantes, de telles pratiques barbares ont disparu depuis bien longtemps, ce qui nous permet aujourd'hui d'apprécier la maturation de la civilisation à sa juste valeur.

Ou pas.

6 commentaires:

  1. "[...] ce qui nous permet aujourd'hui d'apprécier la maturation de la civilisation à sa juste valeur.

    Ou pas."

    That is the question!

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  2. Auriez-vous déjà perdu la tête lors de vos promenades dans les alpages, Fraülein Heidi ?

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  3. Un rat de villes ne se promène pas dans les alpages - ils n'ont pas les mêmes valeurs...

    En revanche, un rat de ville contraint de vivre à la campagne est capable de risquer sa vie à la nage afin de rejoindre les quelques lueurs de civilisation qu'il perçoit de l'autre côté du Lac de Lausanne - lac rebaptisé ainsi compte tenu de la vue depuis le terrier actuel dudit rat.

    Il y a de quoi perdre sa tête : les lumières scintillantes semblent si proches et pourtant si lointaines...

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  4. Vivement la sainte Fet.Nat.


    (rien que pour le défi du titre)

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  5. @ CM
    Fräulein McQueen, je ne saurais que trop vous conseiller la brasse Papillon pour vous évader. Si toutefois vous craignez l'eau, vous pouvez toujours vous faire appeler Bianca et solliciter Bernard (Kouchner) pour passer la frontière.

    @ Charitixx
    La Sainte Fet.Nat. étant incontestablement la patronne de la guillotine, cela risquerait malheureusement de faire doublon. (Vu l'heure, vous avez encore sucé une Bastille pour essayer de vous endormir, n'est-ce pas...?)

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