jeudi 15 janvier 2009

Equations du premier degré

Mon enfant, ma sœur, chers rescapés du grand froid, c'est en compagnie de cette soudaine douceur hivernale que j'ai décidé de briser la glace pour une nouvelle invitation au voyage et de revenir avec ce piètre jeu de mots, probablement dû à 80 jours d'hibernation intellectuelle.
Vous conviendrez cependant que 80 jours ne représentent guère une si longue période à l'heure actuelle : ne s'agit-il pas après tout de la durée nécessaire pour effectuer un aller-retour Paris-Marseille en TGV, voire du temps indispensable à la compréhension du texte de la réforme de l'audiovisuel français ?
Cela dit, à l'instar de mes congénères de type Hibernatus dorénavant recensés afin que l'on soit enfin en mesure de définir leurs réels besoins (généralement proches des miens en matière de psychotropes), j'avais tout simplement les doigts gourds.
Il est aujourd'hui indéniablement démontré que les vagues de froid françaises annihilent toute activité, toute inspiration, ainsi que tout arôme des bières belges qui se dégustent normalement à 10 degrés Celsius, comme chacun le sait.
Toutefois, de longues années d'étude approfondie de la saga "Little house on the prairie" m'ayant appris au fil du temps à développer un semblant d'intérêt pour mon prochain, je me suis finalement décidé à braver la cacophonie des journaux télévisés afin d'entrevoir les incontournables souffrances également infligées à mes semblables lors de ce terrible acharnement climatique, vraisemblablement dû à un tri négligé de nos déchets au cours de l'année précédente.
J'ai alors été littéralement abasourdi par l'étendue de l'horreur de certaines informations divulguées d'une voix de fausset teintée de honte et de douleur par l'un de nos ubuesques camelots journalistiques :
En effet, contrairement à certains pays européens civilisés ayant adopté de judicieuses dispositions en cas de chute brutale des températures, la France ne dispose toujours pas de pelouses de stades chauffées, et de nombreuses rencontres sportives ont dû ainsi être reportées.

Je me demande s'il est finalement possible dans ce pays, et ce, quoi qu'il advienne, de ne plus entendre parler de ballon pendant 80 jours.

mercredi 22 octobre 2008

Pays de condescendance

Amis européens, vous l'aurez compris : par l'intermédiaire de ce titre mélodieux, je tire ma révérence à monsieur Juncker - premier ministre luxembourgeois - dont j'admire définitivement le franc-parler et l'objectivité du regard porté sur le territoire français, souffrant sans nul doute d'arrogance exacerbée, de fierté souvent déplacée, et d'illusionnisme infantile. (JT France 2 - 21/10/08)

N'imaginez pas toutefois que je suis implacablement en farouche opposition avec tout ce qui émane de notre glorieuse patrie, dans la mesure où il m'arrive de temps à autre de me plier à certaines règles du jeu novatrices émanant de politiciens à l'imagination tout aussi débordante que leurs comptes bancaires offshore.
En effet, possédant un sens aigu de la curiosité - celui-là même qui m'avait un jour amené à faire avaler subrepticement du pâté de porc breton à un Musulman séquanodionysien afin de vérifier l'hypothèse d'une soudaine désintégration mystico-moléculaire ou a contrario d'une transformation en quelque chose d'utile pour l'évolution de l'espèce humaine - je me suis ardemment mis en quête des bienfaits vantés par le fameux adage gouvernemental "Travailler plus pour gagner plus".

D'où mon absence prolongée en ces lieux ; vous l'aurez également compris.

De cette infinie et hasardeuse dévotion, je ne dresserai toutefois que l'affligeant constat suivant : quand on travaille plus, on dépense incontestablement plus, finances et santé confondues.
En ce qui me concerne, œuvrant actuellement à mon compte - en ayant pour premier objectif imposé la survie des employés miséreux de l'URSSAF à qui je dois léguer quasiment tous mes biens sauf mes organes - j'ai constaté une nette augmentation de mes dépenses d'électricité, de café, de cigarettes et d'alcool, le tout en parfait désaccord avec les préconisations du Programme National Nutrition Santé.
Ajoutez à cela l'appartenance à un quartier pilote testant la tolérance humaine à la surabondance de décibels, et vous comprendrez aisément pourquoi il m'arrive aujourd'hui de voir régulièrement traverser des zèbres au galop dans mon salon et "des gens qui sont morts" dans le reflet du miroir de la salle de bains.

En résumé, il est grand temps de prendre le large, n'est-ce pas.

D'ailleurs, en guise d'hommage, je me permets de retranscrire ici les souhaits d'Emmanuelle dans le quatrième opus de sa série rose :
Aimons-nous les uns les autres, mais de préférence de l'autre côté.
Amen.