Ce matin, lors de l'ouverture de l'unique fenêtre de mon appartement, révélant un inquiétant paysage brumeux qui m'aurait presque fait culpabiliser d'avoir autant fumé la veille sur le balcon si j'avais soudainement décidé de pratiquer l'humour au premier degré, je n'ai pu m'empêcher d'afficher un large sourire.
L'air était pourtant vif et piquant, mais il y flottait indéniablement une délicieuse ambiance sonore, un grisant mélange de bruits étouffés provenant simultanément de la proche artère routière, des tout aussi proches aéroport et voie de chemin de fer, ainsi que de l'immortel chantier dont l'imposante grue orangée brasse inlassablement d'innombrables blocs de béton, comme pour fièrement rendre hommage à la société Lego qui fête actuellement son cinquantième anniversaire.
Je me rendais à l'évidence : le cauchemar avait pris fin ; le providentiel Lundi nous berçait à nouveau de ses abondantes démonstrations rassurantes qui n'ont d'autre but que celui de nous rappeler raisonnablement que l'espèce humaine n'a pas encore disparu de la surface de la Terre.
Du plus profond de mon être, je déteste le dimanche.
lundi 28 janvier 2008
Sunday, bloody sunday (part one)
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Yes, Sundays in France are pretty bloody it must be said. It's bad enough in Paris; in the country it is very grim indeed
RépondreSupprimerDétester les dimanches : dans l'absolu ? Détester les dimanches d'ennui, de routine, de déambulation fade, oui, mais les dimanches qui font détester la semaine parce qu'on y a des rencontres surprises (sur le chemin du jogging alibi contre les poumons peut-être enfumés)?
RépondreSupprimerIl est vrai qu'on entend souvent la voix de Gréco à l'oreille, certains dimanches :
"Tous les jours de la semaine
Sont vides et sonnent le creux
Bien pire que la semaine
Y a le dimanche prétentieux
Qui veut paraître rose
Et jouer les généreux
Le dimanche qui s'impose
Comme un jour bienheureux
Je hais les dimanches !
Je hais les dimanches !
Dans la rue y a la foule
Des millions de passants
Cette foule qui coule
D'un air indifférent
Cette foule qui marche
Comme à un enterrement
L'enterrement d'un dimanche
Qui est mort depuis longtemps.
Je hais les dimanches !
Je hais les dimanches !
Tu travailles toute la semaine et le dimanche aussi
C'est peut-être pour ça que je suis de parti pris
Chéri, si simplement tu étais près de moi
Je serais prête à aimer tout ce que je n'aime pas.
Les dimanches de printemps
Tout flanqués de soleil
Qui effacent en brillant
Les soucis de la veille
Dimanche plein de ciel bleu
Et de rires d'enfants
De promenades d'amoureux
Aux timides serments
Et de fleurs aux branches
Et de fleurs aux branches
Et parmi la cohue
Des gens, qui, sans se presser,
Vont à travers les rues
Nous irions nous glisser
Tous deux, main dans la main
Sans chercher à savoir
Ce qu'il y aura demain
N'ayant pour tout espoir
Que d'autres dimanches
Que d'autres dimanches
Et tous les honnêtes gens
Que l'on dit bien-pensants
Et ceux qui ne le sont pas
Et qui veulent qu'on le croie
Et qui vont à l'église
Parce que c'est la coutume
Qui changent de chemise
Et mettent un beau costume
Ceux qui dorment vingt heures
Car rien ne les en empêche
Ceux qui se lèvent de bonne heure
Pour aller à la pêche
Ceux pour qui c'est le jour
D'aller au cimetière
Et ceux qui font l'amour
Parce qu'ils n'ont rien à faire
Envieraient notre bonheur
Tout comme j'envie le leur
D'avoir des dimanches
De croire aux dimanches
D'aimer les dimanches
Quand je hais les dimanches..."
Ou alors prendre le beau "rôle" : bosser le dimanche. Comme ça,
c'est sûr, le lundi a une gueule
de mardi; ou bosser la nuit, le dimanche, plus aucun jour de la semaine ne pourra prétendre être moins ennuyeux qu'un dimanche.
Je vous l'avoue, j'essaie, depuis un moment : c'est pire !
Du coup, tous les jours sont des dimanches de pluie, et pour peu qu'on ne prenne jamais de vacances (sauf des congés non payés),
le tunnel des jours est long et opaque : je troquerai bien un lundi de brume et son dimanche d'ennui contre ce long no man's time...
(tiens, je ne me souvenais pas que c'est Aznavour qui avait écrit cette chanson, dans ma tête embrumée, il y avait du JPS là-dessous, mais lui, c'était les Blancs-manteaux ?)
1er coup d'oeil après envoi : "troquerais" (je vais tenter un record du nombre de fautes par commentaire, je pense gagner)!
RépondreSupprimerFleur, je vous remercie pour ce prolixe ricochet et cette charmante illustration musicale.
RépondreSupprimerJe profite d'ailleurs de cette occasion pour vous avouer que je ne possède qu'une très anorexique culture musicale française et que je serais par conséquent bien incapable - bien qu'appréciant cette enrichissante prestation - de rebondir joyeusement sur ce glissant trampoline.
Voyez-vous, j'avais plutôt à l'esprit des mélodies plus rythmées telles que "Dark sunday", interprété par le groupe (aujourd'hui français, finalement ; au temps pour moi...) : UncommonMenFromMars.
Quant au beau rôle que vous évoquez - celui de bosser le dimanche - vous venez malgré vous de dévoiler le dernier volet de cette trilogie dominicale. Je vous sens d'ailleurs profondément amère à ce sujet, et si cela peut vous rassurer, sachez que je ne bénéficie pour l'instant de mon côté que de très peu de jours de repos.
Mais après tout, les héros ne dorment ni ne meurent jamais (et trouvent même le temps d'alimenter les blogs).
PS : Et rassurez-vous, je ne retiendrai aucun point sur votre copie quant à votre légère étourderie grammaticale. (Je ne suis pas non plus infaillible...!)
Thank you for supporting my temporary (and temperate) wrath, Paul.
RépondreSupprimerI'm really expecting your opinion about the next two articles regarding french Sundays.
Thanks: obviously you are a careful man "temperate wrath". Now if you were to read some of my rants - about computers for example - you would see that I tend, as we say in English, to "fly off the handle"!
RépondreSupprimerKeep up the good work