Afin d'aérer pendant quelques instants ces lieux provisoirement clos et d'égayer votre quotidien que je devine parfois morne, il me prend l'envie en ce jour de partager avec vous cette légère comptine écrite par René de Obaldia en 1969, qui a sans nul doute dû inspirer les érotiques carrières de Clara Morgane et certaines de ses consœurs (et qui devrait réveiller les envies gourmandes de notre amie Constance Prunier) :
J'ai trempé mon doigt dans la confiture,
Turelure.
Ça sentait les abeilles,
Ça sentait les groseilles,
Ça sentait le soleil.
J'ai trempé mon doigt dans la confiture,
Puis je l'ai sucé
Comme on suce les joues de bonne Grand-maman
Qui n'a plus mal aux dents
Et qui parle aux fées...
Puis je l'ai sucé,
Sucé,
Mais tellement sucé
Que je l'ai avalé.
Cette sympathique poésie apprise innocemment en classe de CM2 m'est brutalement revenue à l'esprit, bien que m'étant livré à l'époque à une consciencieuse auto-thérapie visant à éradiquer tout cauchemar lié à cette effroyable vision de phalanges avalées.
Je devais hélas replonger quelques années plus tard dans ces mêmes tourments, après avoir découvert le fameux documentaire balnéaire réalisé par Steven Spielberg dévoilant les terribles rouages de la chaîne alimentaire maritime, qui nous permettent toutefois aujourd'hui de dénicher sereinement quelques mètres carrés destinés à étaler notre serviette de bain sur la plage des Sables d'Olonne, quand le sournois cargo Artémis ne s'y trouve pas.
Après une point trop mûre réflexion, il me semble avoir compris la raison d'un tel impromptu souvenir.
Il y a deux jours, j'ai renversé une bière sur mon clavier.
Mais tellement renversée,
Que j'ai dû le remplacer.
Je dois admettre que cette anecdote est nettement moins poétique que les écrits de Monsieur de Obaldia, mais je confesse haut et fort qu'il est prodigieusement frustrant de pianoter sur un clavier dont plus de quinze touches se retrouvent cruellement collées à leur socle, et par conséquent hors d'usage.
Frustrant incident, en effet, lorsqu'on n'a plus la chance d'être un jeune écolier français...
jeudi 17 avril 2008
Heures de colle
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Cher Monsieur Jarod,
RépondreSupprimerje conviens que l'année 1969 vous titille l'esprit ainsi. Le doute cependant m'envahit quand je vois mon nom accolé à celui de Clara M. Je mettrai cela sur le compte que ce doit être "un truc de mec".
Je vous invite néanmoins à venir découvrir en mon logis, la poésie du XVIe siècle. Elle gagne également a être connu.
PS : j'aime beaucoup la confiture et les sucettes à l'anis aussi.
Afin d’éviter ce genre d’accident, mon organisation germano-militaire s’avère fort efficace : je pose tout liquide (bière, wodka, café, thé – oui, oui, je bois également du thé) sur une table légèrement plus basse que mon bureau, généralement située derrière moi, ou à côté. Ainsi, même en cas de tsunami félin, mon clavier ne reçoit que quelques gouttes facilement nettoyables.
RépondreSupprimerN’hésitez pas à me demander les plans (Grundriss und Aufriss) de mon dispositif.
Chère Constance,
RépondreSupprimerJe vous prie de ne point me prêter de fantasmes aussi faciles. Je préfère nettement vous imaginer déguisée en Cléopâtre.
Je parle du fameux pot de colle de notre enfance, Bien entendu...
Viele Danke pour ces précieux conseils, Fräulein CM ; je serais en effet ravi de prendre connaissance de ce fameux dispositif.
Je pense toutefois que si je disposais mon propre bar sur un plan inférieur, c'est la moquette que je devrais changer chaque semaine.
Bien qu'ayant les poings maladroits, j'ai le jeu de jambes d'un boxeur, voyez-vous.
Et un système qui maintiendrait votre verre près de vos lèvres à tout instant de votre vie virtuelle? ne me dites pas que vous êtes atteint de la maladie d'alzheimer et que vous renverseriez tout de cette façon-là aussi! en fait, vous le faites exprès, je parie qu'il y a une belle jeune fille à glaner dans ce magasin où vous allez changer de clavier de temps en temps... hum? dites-nous tout!
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