Si mon âge semi-avancé me permet aujourd'hui de vous parler d'un temps que les moins de vingt ans et certains habitants du Poitou privés d'ondes hertziennes ne peuvent pas connaître, celui-ci m'autorise également à révéler à qui de droit que la culture humoristique est à ce jour aussi présente dans les media français que la descendance de l'ourse Cannelle dans les Pyrénées.
Sachez qu'à l'époque où je m'évertuais à assembler péniblement les gadgets de Pif-le-chien-bolchevik, j'étais très friand des prodigieux efforts déployés par les journalistes de la presse écrite et audiovisuelle qui glissaient régulièrement - et de manière si subtile - de croustillants canulars au sein de leurs articles et journaux télévisés dès l'aube de chaque premier avril.
Je me souviens aujourd'hui encore de ce sympathique exercice cérébral, qui n'avait d'égal que nos toutes premières stratégies de joueurs d'échecs en herbe, quand la position de notre dame blanche soumise à un prompt roque de l'adversaire nous excitait davantage que celle de toute opaline demoiselle soumise au tout aussi prompt Rocco Siffredi.
Force est de constater qu'en ces jours de disette intellectuelle, le fameux héron décrit par Jean de la F. dans l'une de ses fables ne se contenterait fatalement que du premier vulgaire poisson pané venu.
En effet, dans la journée d'hier, lors de la diffusion par M6 du glutineux "Six minutes" - qui en compte d'ailleurs au moins cinq inutiles - la représentante des produits Yves Rocher déguisée en journaliste a conclu sa prose télépromptée par une excessivement poisseuse badinerie, avant de laisser échapper un irrésistible pouffement, joliment assorti à sa charmante prestance de serveuse de boîte de nuit de banlieue.
Je ne perdrai toutefois pas mon précieux temps à vous dresser le moindre résumé de cette indigeste imposture, qui a tout de même dû faire frémir des cargos entiers de pêcheurs de bâtonnets mous.
Que l'on me fournisse un seau, par pitié.
Ou un pic à glace.
Mais je laisserai le soin à ces immondes tortionnaires du bon goût intellectuel de boire seuls leur Champagne définitivement tiède.
mercredi 2 avril 2008
Héron, héron...
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Un pic à glace, excellente idée! car Paris sera bientôt sous la glace... ce n'est pas le poisson du 32mars, non, mais ma crainte lorsque j'ai vu la cour disparaître sous les grêlons ce soir (vite fondus, les lâcheurs)... brrr (et il était annoncé 11° pourtant)!
RépondreSupprimerSinon pour vos déceptions informatives, je n'ose vous dire "quelle idée aussi d'écouter M6" et même, quelle idée d'aller pointer son nez devant des infos télévisées, ça vous pendait au nez, ce genre d'histoire (si elle est vraie)! (car vous allez me traiter de bêcheuse, j'imagine, à cause de "beurk la télé", mais j'aime bien faire office de petite écaille de poisson dans la narine, qui empêcher la tranquillité, héhé)
D'ailleurs, qui de la journaliste habituelle (ou présentatrice ou tronçon de femme débiteuse de phrases promptorisées) ou de celle que vous décrivez est la moins crédible, au fond? Pour l'une, perroquet un jour, pour l'autre, perroquet toujours...
(signé par une demoiselle sans optimisme opportun)
Si j'avais su plus tôt que vous vous étiez reconvertie en présentatrice météo, je vous aurais offert une grenouille.
RépondreSupprimerCe charmant petit batracien faisant preuve d'une déconcertante précipitation quant à l'utilisation de sa langue, lui aussi, il vous aurait au moins empêchée de prendre la mouche de temps à autre...