S'il est un aspect particulièrement sombre de mon existence que je vous ai honteusement dissimulé jusqu'à ce jour, c'est qu'en dehors de vastes portiques, j'ai longuement vécu dans la pénombre, et de manière encore plus tragique et souterraine durant ces derniers mois.
Et il ne s'agit aucunement d'une métaphore, soyez-en certains.
Alors que bon nombre de mes congénères me perçoivent généralement comme une créature damnée, mi-ange mi-démon, voué à une punitive existence nocturne, je me devais aujourd'hui de vous révéler cette éblouissante vérité : s'il m'arrive de vénérer le dieu soleil, sachez que ce dernier me reflète au centuple ces brèves passions enflammées à son encontre.
Bref, cet échange est parfois très douloureux.
Depuis ma plus tendre enfance, mes prudents géniteurs recouvraient déjà frénétiquement mon crâne exagérément chevelu de linges humides et bariolés - années 70 obligent - lors de chacune de mes expositions à quelque dangereux rayonnement au fort potentiel ultraviolet. Ces pittoresques artifices m'ont d'ailleurs au fil du temps amené à réaliser que le ridicule ne tue pas, que ce qui ne tue pas nous rend plus fort, et que par conséquent le ridicule nous rend plus fort.
Si cet éclairé syllogisme m'a souvent rassuré, il s'avère que j'ai tout de même dû depuis - et à maintes reprises - braver à visage découvert cet odieux astre solaire afin d'affirmer une vague appartenance à cette société, et aussi parce qu'il n'est pas toujours du meilleur goût d'effectuer un retrait bancaire la tête emmitouflée d'une cagoule.
Toutefois, il me fallait définitivement franchir ce pas vers la lumière, sans pour cela me faire nécessairement emporter par un quelconque cancer.
Il y a une poignée de semaines, j'ai donc refait surface, en décidant de louer un coquet appartement pourvu d'une terrasse haut perchée, qui me rapproche de manière allégorique de la sainte grue du chantier d'à côté à laquelle je faisais allusion quelques articles plus bas.
Eh bien croyez-le ou non : toute envie d'occupation de cet espace lumineux est à ce jour invariablement absente, et j'avoue n'y mettre les pieds et les mégots qu'à la nuit tombée, me tenant rigidement à une trentaine de centimètres de la balustrade telle une gargouille de seconde ligne, parce qu'en plus je souffre de vertige.
C'est pourquoi je souhaite aujourd'hui mettre à contribution votre imagination fertile afin de recueillir diverses idées lumineuses - qu'elles soient jardinières, ludiques ou autres - qui me permettront de rentabiliser efficacement cet espace à l'allure pour l'instant bien triste.
Mais si l'un d'entre vous a le malheur de me suggérer l'installation d'une bâche, je l'étouffe avec celle de la terrasse du plus proche débit de boissons.
Flunk - On My Balcony
lundi 18 février 2008
Fiat Lux !
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Si vous offrez une bouteille de Vodka - une vraie - (par exemple une Zubrowka), mon imagination débordante transformera votre balcon en un endroit de rêve en un rien de temps.
RépondreSupprimerDites-moi, votre imagination sera-t-elle débordante avant ou après la remise des prix ?
RépondreSupprimerEh bien soit, je mets une bouteille de vodka en jeu, mais ce sera une suédoise (tout cadeau est égoïste, n'est-ce pas).
Suggestion sur la pointe des pieds: faire un film, amener quelques projecteurs pour la lumière le soir et la chaleur le jour, un parasol noir pour ne pas être dépaysé, des lunettes noires (empruntées au producteur "lunettes noires pour nuits blanches"), des tabourets de bar à trous (contre l'accumulation de pluie pour vous épargner le très froid bain de fessses dans l'eau froide), et plusieurs bouteilles de vodka pour réchauffer le gosier, des jeux de fléchettes pour l'alibi si vous vous amusez à laisser tomber mégots et fléchettes sur les passants plus bas, on dira juste que vous êtes mauvais joueur et mauvais tireur (le ridicule ne tuant pas), et voilà, votre saison du plaisir hivernal vous fera plus fort, vous verrez... Vive les terrasses levées vers le ciel, c'est déjà un pas vers le 7e...
RépondreSupprimerEt ne vous étonnez pas si vous finissez aigle de démonstration pour les touristes ou star du système...D (je vous aurai bien aidé, hein ?)...
La suggestion de Fleur est fort intéressante, mais je vous conseille de prendre vos précautions, Jarod, car un "tabouret de bar à trous" peut se révéler fort dangereux parfois, surtout en hiver.
RépondreSupprimerToute personne qui a l’habitude d’effectuer sa ballade dominicale sur le Net plutôt que sur les voies sur berges à Paris (réservées aux piétons à cet effet, Delanoë oblige), a déjà entendu parler – au moins 10 fois – de ce malheureux homme russe qui a eu quelques problèmes avec une chaise longue à barreaux.
Voici l’histoire : il semblerait que certaines parties du corps de l’homme soient très sensibles à la chaleur/froid. Cet homme a pris un bain dans une mer glacée à "moins quelques degrés" (je ne me rappelle plus combien). En sortant de l’eau, il s’est allongé sur une chaise longue à barreaux. Ces parties de son corps (refroidies par la température de la mer) ont glissé entre les interstices. Comme il faisait plus chaud dehors que dans l’eau, et son corps (surtout les parties susnommées) se réchauffant, il semble qu’il aurait eu certaines difficultés à se relever de sa chaise...
Permettez-moi de vous rassurer, CM : s'il m'arrive - en raison de quelque folie passagère et d'un soudain exhibitionnisme - d'effectuer un tel transfert de l'eau à la chaise, il ne s'agira a contrario que de la sortie d'un bain chaud vers l'assise d'une froide sellette égarée sur le balcon.
RépondreSupprimerL'honneur sera donc sauf, et les cigarettes russes demeureront l'apanage des desserts glacés.
Fleur, votre suggestion est en effet très intéressante.
RépondreSupprimerA défaut d'être un pas vers le septième ciel, c'en est au moins un vers le septième art, dont vous semblez fort bien cultiver et manier cet aspect monochrome judicieusement éclairé.
Heureusement pour nous, vous avez fait l'impasse sur la période muette de ses débuts.
Malheureusement (pour moi), la période muette arrive (début 21e siècle, eh oui !), et bien que je devienne cybertébrée ces derniers temps, je rampe mollement entre les cybercafés type antres où le centimètre carré de fesses se paient cher (cybernautes éplorés torchés comme des sardines en boîte) et la fourmilière infame, où attendre son tour pour envoyer un message devient un pur moment d'enfer (olfactif notamment), et où ma patience se dégrade à vitesse Grand ADSL... Donc voici un coucou de passage et je retourne sur mon écran pour travailler uniquement travailler (où sont mes récréations d'antan ?). Je vous souhaite une semaine (sans moi, snif) d'enfer (au bon sens du terme, pas au cyber, bien entendu)...
RépondreSupprimeroù le centimètre carré se paiE cher (mais je me suis relue, pourtant, comment une faute arrive-t-elle à passer, c'est inquiétant!)
RépondreSupprimerah mais en voilà de jolies portes fenêtres Mr Bendson ! Dans un 1er temps, je vous recommande donc du papier journal et un escabeau pour qu'elles brillent toujours de mille feux. Elles laisseront ainsi toujours entrer une divine lumière qui je suis sûre sierra parfaitement à votre visage pâle (foi de sioux). Pour la terrasse, quelques chaises longues en toile - je précise suite aux remarques pertinentes sur les assises à trous- vous permettront de fumer des tiges en toute sécurité en regardant le 7ème ciel et les belles plantes vertes, que vous aurez harmonieusement réparties le long de la balustrade. Si vous les prenez assez hautes, elles vous feront même de cette ombre dont vous raffolez.
RépondreSupprimerJe précise que je ne postule pas pour le prix : je ne bois plus de vodka depuis 1988.
Haw Mushkay Constance !
RépondreSupprimerTxay huh wan chee youn kay schnee. Doe ksh kay ya oun hey ?
Pilamaya ! Dokesha ay cha moo ktay ; oh wa key he !
Ah kay wan chee keyn ktay low.
Oui mademoiselle Prunier, c'est du lakota, le fameux langage sioux.
Ca vous apprendra à ne pas envoyer de signaux de fumée pendant aussi longtemps.
Sioux? The best I can manage is Siouxsie & the Banshees. Spellbound is great! Features a favourite guitarist of mine too.
RépondreSupprimerPaul, you just have disinterred fantastic musical memories.
RépondreSupprimerNevertheless I'm really surprised you didn't mention the title "Nicotine stain"...!
et vous êtes polyglotte de surcroît !Seriez-vous assez aimable de traduire ces quelques phrases, cher Jarod. ni Babelfish, ni Lexilogos ne veulent m'éclairer.
RépondreSupprimerSur ce, je m'allume une clope et je vous envoie tout plein de ronds de fumée.
Thanks for Siouxsie. You're a real punk, Paul. I've got a technical question : how do u make links in comments ?
Greetings Constance.
RépondreSupprimerA couple of weeks ago, I asked the same question; one of CM's "regulars" answered. I keep his answer on a document where I list many of my "aides-memoires".
To write a link you have to use these HTML tags: title
Example:
unixversal produces the following link : unixversal
I copy this over and replace the appropriate bits - the web address and the name. I am allergic to HTML as you will have no doubt noticed if you regularly visit To write a link you have to use these HTML tags: title
Example:
Fulvias in France
sorry Constance! Email me and I'll send you the stuff - I cannot post it here as it makes a link!!
RépondreSupprimerChère Squaw Prunier, afin de répondre à vos interrogations, je ne saurais que vous conseiller d'effectuer une petite visite de la St Joseph's Indian School, basée dans le South Dakota.
RépondreSupprimerVous y trouverez toutes les réponses et de jolies plumes pour votre couvre-chef.